Le temps d'un passage

Samedi 26 mai 2007

Hélas, le dvd de Fay Grin est une mauvaise copie… Les dialogues décalés qui sont la griffe de Hal Hartley et mon niveau d'anglo-américain exigent des sous-titres quelques crans au-dessus de la traduction d'un chinois sous-payé. Cette histoire alambiquée d'espionnage international qui n'est pas sans rappeler Brautigan vaut pourtant le détour, même à 75% de compréhension textuelle… L'arrivée de Jeff Goldblum dans l'univers de Hartley semble une évidence et celle de Parker Posey en nouvelle égérie une nécessité. La récurrence des thèmes et de certains traitements virent ici à l'heureuse obsession… L'homme à deux femmes, mythique, idéologue anarchisant, caché en fuite permanente et ne trouvant d'issue que par la mer est une telle mise à jour de Simple men que l'on peut se demander pourquoi le film n'est pas titré Extraordinary women – Elina Löwensohn retrouvant même son rôle originel… Je n'ai donc plus qu'à voir et revoir le film - comme tous les HH…

 

Breaking & entering… Le genre de film qui convoque le gentil et le méchant chez le critique, comme au temps des tandems de flics yin yang… Scénario tellement malin que suspect, utilisation un brin putassière parce que décidément gratuite de la cause bosniaque, trop grande habileté à faire que le spectateur se sente intelligent, le London bobo pour couper court aux relents d'américanerie de l'ensemble, S. Pollack en prod nounou de Minghella pour une variation psycho frigide du récent Closer (le double effet Jude Law)… Et pourtant, la belle mécanique génère un ronron V12 capitonné anti-roulis, anti-bâillement, anti-distance, qui happe le spectateur à coups de belles gueules dirigées de main de maître, de saynètes assez justes pour être vue dans les écoles de comédie, le tout éclairé par un casting au millimètre - Ray Sexy Beast Winstone ! – qui a la bonne idée de nous rendre la fabuleuse Robin Wright Penn et d'offrir un rôle truculent à Véra Farmiga déjà excellente chez Scorcese. C'est la redoutable méthode américaine… Le spectateur ressort avec l'ineffable impression d'en avoir eu pour son argent. Puis il oublie…



26/05/2007
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