Le temps d'un passage

Vendredi 29 juin 2007

La femme de Gilles

Sorti en 2004, cela fait déjà trois ans que La femme de Gilles a sauté par la fenêtre de sa petite maison pour rejoindre un monde où sa passion, son obsession, trouverait la complicité du silence… Emmanuelle Devos/Élisa, crédible à faire peur, extraordinaire d’intériorité, offre à Frédéric Fonteyne le supplément d’âme que le classicisme de son film nécessitait. En ouvrier bourru néo-Gabin aux prises avec la passion, Clovis Cornillac/Gilles campe le monde des hommes fragiles que les muscles condamnent plus qu’ils ne sauvent. Pour clore le triangle infernal, Laura Smet/Victorine petite sœur d’Élisa donne sa chair et sa jeunesse à un scénario vieux comme le monde, sauf que… L’engagement religieux d’Élisa - c’est à dire sa passion, sa dévotion - envers Gilles son mari éclaire quelques pans de l’amour assez peu visités… La subtilité du jeu d’Emmanuel Devos, impériale d’humilité, est aussi parfaitement cadrée, éclairée, montée, que le rythme des saisons en adéquation fond/forme du climat de la relation des êtres qui la composent et l’interprètent. L’éloquence du silence préféré aux dialogues bavards fait le reste… Le spectateur est donc convié à une œuvre de vie plutôt qu’à une accumulation d’images, l’alchimie est si rare que le film se fait une petite place définitive dans un recoin de la mémoire intemporelle.



29/06/2007
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 19 autres membres